Besoins sociaux - Élection 2024

Dans les dernières années, peu d’enjeux ont été aussi médiatisés et difficiles à gérer pour les municipalités que l’itinérance et la pauvreté. Moncton n’est pas différente des centaines d’autres collectivités du Canada aux prises avec ces enjeux sociaux.

De plus, il n’est pas étonnant que Moncton, qui est la plus grande ville de cette province, comptabilise le plus de personnes en situation d’itinérance dans sa Liste nominative et dans le dénombrement annuel des sans-abris du ministère du Développement social. Nous avons tous été témoins de l’expression de l’itinérance et de la pauvreté dans nos rues, surtout dans le coeur de notre centre-ville : problèmes de santé mentale, dépendances graves, consommation de drogues à ciel ouvert, mendicité et vagabondage, vandalisme et vols.

Malgré le partenariat plus étroit réunissant depuis quelques mois le gouvernement provincial et la Ville de Moncton pour corriger ce problème, il reste encore beaucoup plus à accomplir. Le prochain gouvernement du Nouveau-Brunswick doit donner dès le jour 1 la priorité à la solution à apporter à la vague d’itinérance observée chez nous. 

Se contenter de diriger les personnes vulnérables vers les refuges temporaires sans leur proposer des services suffisants dans les domaines de la santé mentale et de la toxicomanie, sans leur offrir de parcours menant à des logements permanents et sans leur permettre de se réactualiser professionnellement, revient pour le gouvernement provincial à abdiquer sa responsabilité. Dans le même temps, les villes comme Moncton ne sont pas dotées de la compétence ni de la capacité financière qui leur permettraient d’intervenir dans cette crise.

Nous avons été un chef de file, dans l’ensemble du pays, en réagissant à ces difficultés – nous avons consacré un total de 5,1 millions de dollars aux enjeux sociaux rien qu’en 2024 – mais nous avons épuisé notre capacité d’apporter de l’aide dans ce domaine.

À ce jour, nous avons : 

  • porté à 1,2 million de dollars, soit une hausse de 727 % depuis 2014, notre financement des subventions communautaires
  • offert des établissements pour organiser les refuges d’hiver pour les sans-abris 
  • approuvé un bail permettant de convertir en centre d’accueil ouvert toute l’année le Centre communautaire des Lions de Moncton
  • aidé financièrement Marée montante et le projet JOSH de Humanity
  • consacré 140 000 $ par an au nettoyage des sites de campement des sans-abris
  • dépensé 100 000 $ pour mettre à jour notre Plan d’inclusion sociale

La situation à Moncton

1 – Il faudrait affecter des cliniciens chargés des soins primaires à toutes les personnes qui font partie de la population itinérante et à celles qui vivent dans des logements avec services de soutien et des logements de transition.

2 – Il faudrait ouvrir un centre de stabilisation sécuritaire supervisé 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, qui offrirait des services d’accompagnement et un soutien clinique.

3 – Il faudrait apporter des changements au système judiciaire pour traiter plus efficacement les récidivistes chroniques qui souffrent de problèmes de santé mentale et de toxicomanie, notamment en mettant sur sur pied le Tribunal de la santé mentale qui se fait attendre depuis si longtemps.

4 – Il faudrait ouvrir un établissement pour les patients hospitalisés de la région de Moncton afin de traiter les cas aigus de santé mentale et de toxicomanie.

5 – Il faudrait préciser le rôle de la Commission des services sociaux du Sud-Est dans le domaine des besoins sociaux.

6 – Il faudrait consacrer plus de ressources dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Nouveau-Brunswick afin de former et de préparer des personnes compétentes pour travailler dans le domaine des besoins sociaux.