Lignes de conduite sur le développement écologique
Les Lignes de conduite sur le développement écologique comprennent des conseils et des principes-cadres sur les moyens de réduire l’impact environnemental de la promotion immobilière à Moncton.
Environmental Planning and Management
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Introduction
Source d’information sur les pratiques exemplaires, ce document regroupe des recommandations sur les mesures qui permettent de répondre largement aux exigences minimales des lois en vigueur. Dans ces lignes de conduite, rien ne doit être interprété de manière à consentir des exemptions dans l’application des arrêtés municipaux, dont l’Arrêté de zonage, ni dans le respect du Code du bâtiment ou des autres lois provinciales ou fédérales.
Ces lignes de conduite sont facultatives. Certaines d’entre elles pourraient toutefois, au fil du temps, devenir obligatoires dans le cadre des lois provinciales ou du Plan d’aménagement municipal, de l’Arrêté de zonage et des autres arrêtés de Moncton.
Lignes de conduite
Dans la rédaction de ces lignes de conduite, nous avons appliqué plusieurs principes :
1. Pertinence pour Moncton.
Certains enjeux environnementaux comme les dérèglements du climat réclament essentiellement la même intervention, peu importe où vous êtes. D’autres enjeux sont plus ou moins pertinents, selon le climat local, le réseau d’électricité et d’autres différences. Les lignes de conduite rédigées pour une collectivité désertique de l’Arizona devraient faire état de mesures différentes de celles qui sont recommandées pour un village côtier de la Colombie‑Britannique, et dans un cas comme dans l’autre, ces deux exemples sont distincts des lignes de conduite adaptées aux conditions de Moncton.
2. Attention portée à l'échelle et importance relative.
Les trop nombreux guides sur le développement écologique dressent une « longue liste » de mesures environnementales à appliquer de front, en étant avares de principes-cadres sur l’échelle de leurs répercussions potentielles. Il devient ainsi difficile, pour l’utilisateur, de connaître les priorités à attribuer ou les compromis à consentir. Ces lignes de conduite commencent par faire état de ce que nous considérons comme les sujets les plus importants, auxquels nous consacrons plus de pages.
3. Explications des différentes recommandations.
Il est utile de savoir pourquoi certaines mesures valent la peine d’être appliquées, surtout si le travail est difficile ou financièrement onéreux. Nous avons tâché d’expliquer les raisons qui sous tendent nos recommandations, surtout dans les cas où les connaissances communes pourraient avoir pour effet de mal les interpréter. Par exemple, dans notre section sur la séparation des déchets, nous signalons qu’en sortant le plastique du flux de déchets, nous en récoltons les bienfaits environnementaux au delà du recyclage.
4. Urgence et ambition.
Réagir efficacement aux dérèglements climatiques et aux autres urgences nous oblige à agir différemment de ce que nous avons fait par le passé et à apporter rapidement des changements. Il sera difficile d’apporter nombre de ces changements. Si c’était facile, nous l’aurions déjà fait. Moncton s’est maintes fois réinventée dans l’adversité; nous pouvons et devons le refaire. Ces lignes de conduite aideront les entrepreneurs et les promoteurs qui souhaitent le faire dans leurs projets d’aménagement.
5. Document évolutif et enrichissant.
Ces lignes de conduite s’inspirent des meilleures connaissances que nous avons réunies au moment d’écrire ces lignes (mai 2023). Relever nos défis environnementaux sera un travail d’apprentissage de tous les instants. Dans ce document, certains conseils pourraient changer au fil du temps, et nous pourrions ajouter de nouveaux conseils dans les prochaines versions. Dans ce cas, nous mettrons en évidence ces changements et expliquerons les raisons pour lesquelles nous les avons apportés.
Le changement climatique
Le climat de la planète se réchauffe. C’est essentiellement en raison des gaz à effet de serre (GES) qui sont libérés quand nous brûlons les combustibles fossiles pour produire de l’énergie. À moins que nous réduisions nos émissions de GES, le climat mondial continuera de se réchauffer, ce qui aura pour effet d’augmenter le niveau de la mer et de créer des tempêtes plus destructrices, ainsi que des incendies de forêt, des inondations, des famines et des catastrophes pires encore. Réduire les émissions de GES représente à elle seule la mesure la plus importante que nous puissions adopter du point de vue de l’environnement.
Ce qui ne veut pas dire que la déforestation, la qualité de l’eau, la biodiversité et d’autres enjeux ne sont pas importants. Or, si nous ne nous penchons pas sur les dérèglements du climat, très peu de ce que nous ferons dans ces enjeux aura de l’importance.
Presque toutes nos activités donnent lieu à des émissions de GES. Pourtant, certains aspects de nos bâtiments et de nos villes émettent tellement de GES qu’ils sont inclassables.
Ressources en information
Le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales, ainsi que les sociétés de services publics comme Énergie NB mettent continuellement au point et offrent de nouvelles ressources et de nouvelles subventions, ainsi que de nouveaux programmes, rabais de taxes et autres incitatifs. Vous pouvez consulter les liens à jour sur le site Web de la Ville de Moncton.
Les transports
La mesure la plus importante à prendre pour « verdir » vos projets d’aménagement consiste à les implanter et à les étudier pour réduire le plus possible l’importance des déplacements à faire en voiture et pour permettre de créer des environnements qui encouragent les déplacements à pied, à vélo et dans les transports en commun au lieu de prendre la voiture.
Selon le principe primordial à suivre, les immeubles doivent être au moins aussi faciles et pratiques d’accès pour les piétons, les cyclistes ou les usagers des transports en commun que pour les automobilistes.
Pedestrian-friendly options
Implanter les projets dans le centre ville ou non loin à pied d’un important circuit de transport en commun.
La région du centre ville de Moncton est l’une des rares zones urbaines relativement piétonnables au Canada : les gens peuvent y vivre assez bien sans dépendre constamment de la voiture et dans bien des cas sans avoir à être d’abord propriétaires d’une voiture. Plus nous permettons aux gens de vivre et de travailler dans ces environnements, plus nous réduisons nos émissions carbone projetées.
En aménageant vos projets dans un rayon de 400 à 600 mètres à pied d’une ligne d’autobus principale, les résidents et les clients pourront plus facilement se déplacer sans voiture. Ce type d’aménagement permettra aussi de concentrer de plus grandes densités et des services plus nombreux dans les couloirs de transport en commun, ce qui donnera les moyens de hausser le niveau de service de transport en commun à l’avenir.
Les aménagements polyvalents complémentaires
Le moyen le plus efficace de réduire la demande exprimée pour les déplacements entre les habitations, les pôles d’emploi et les services consiste à les regrouper dans le même immeuble!
Intégrer les commerces de détail et d’autres services dans un immeuble par ailleurs résidentiel dépend de l’existence d’une clientèle suffisante qui habite à proximité pour fréquenter ces commerces. Une fois construit, cet immeuble peut durer des dizaines d’années et perdurer dans un avenir dans lequel la ville sera nettement différente de ce qu’elle était au moment où il a été bâti.
En revanche, il est facile de construire des logements aux étages supérieurs d’un immeuble à vocation commerciale. Essentiellement, toutes les zones commerciales de Moncton permettent de réaliser des aménagements résidentiels, et l’intégration des logements dans les immeubles commerciaux vient atténuer une pénurie chronique de logements.
La conception de sites piétonnables
Les immeubles proches des rues - Le zonage oblige souvent à décaler les immeubles par rapport à la rue, pour des raisons pratiques (comme l’élargissement éventuel de la chaussée et le stockage de la neige) ou encore esthétiques ou conceptuelles. Toutefois, les retraits excessifs de la cour avant par rapport aux exigences minimales de profondeur augmentent la distance que les piétons ou les usagers des transports en commun doivent parcourir. (Ils augmentent aussi la superficie des allées à déblayer et à saler en hiver.) En l’implantant pour qu’il soit le plus proche possible de la limite avant du lot (et, dans le cas d’un lot d’angle, par rapport au coin de la rue), l’immeuble devient plus accessible pour ceux qui ne conduisent pas de voiture et encourage les gens à s’y rendre à pied ou en prenant les transports en commun.
La connectivité piétonnière
Les nouveaux lotissements ont tendance à être implantés pour réduire au minimum la superficie de la rue à bâtir, ce qui donne souvent lieu à des aménagements déconnectés de croissants et d’impasses. Ce modèle réduit les coûts des infrastructures et protège les résidents contre la circulation motorisée de transit, ce qui empêche toutefois de pouvoir se rendre à sa destination en ligne droite. C’est moins un problème pour les automobilistes, qui peuvent parcourir rapidement cette distance, que pour les piétons qui empruntent les mêmes rues et qui finissent souvent par devoir marcher en sortant de leur chemin habituel pour atteindre leur destination.
Les lotissements devraient prévoir un réseau piétonnier clairement défini pour assurer l’appoint du réseau routier, en prévoyant des raccourcis et des passages en milieu de quadrilatère, des parcours entre les impasses et d’autres liaisons réservées aux piétons. En dotant les lotissements de ce type de connectivité, les déplacements à pied deviennent plus pratiques et réduisent par le fait même la nécessité de se déplacer en voiture.
En sachant que souvent, il n’est pas viable de permettre aux piétons de se déplacer en ligne droite pour se rendre à leur destination, on peut faire appel à certains principes :
- Les déplacements à pied sont lents et demandent de l’énergie; c’est pourquoi les piétons ont besoin d’un tracé relativement direct pour se rendre à leur destination. Le détour qui prend une minute ou deux en voiture peut augmenter de 10 minutes ou plus la durée des déplacements du piéton (et encore plus si le piéton est un enfant). Tâchez de vous assurer que la distance à parcourir à pied sur les routes et les sentiers piétonniers entre deux points n’est pas beaucoup plus longue que la distance « à vol d’oiseau ».
- Les piétons ne devraient pas consacrer une trop grande partie de leurs déplacements à pied à s’éloigner de leur destination. Autrement dit, évitez les réseaux routiers qui obligent les piétons à se déplacer dans une direction de plus de 90 degrés par rapport à leur destination.
- Le réseau interne d’un lotissement devrait aussi être facilement raccordé à plusieurs points des terrains attenants. Cette affirmation se vérifie même, ou surtout, quand les terrains attenants ne sont pas encore aménagés; en prévoyant différentes liaisons piétonnières en plus des rues inactives nécessaires, on offre le plus grand nombre d’options pour intégrer le réseau piétonnier du prochain lotissement.
De même, les vastes sites commerciaux sont souvent retranchés des quartiers voisins lorsqu’une courte liaison piétonnière a pour effet de réduire considérablement la distance à franchir à pied par les résidents. Il faudrait éviter ce genre de situation et prévoir différentes options permettant de se rendre à pied jusqu’aux terrains voisins.
Dans la conception des sites et des lotissements, un exercice utile consiste à laisser de côté les attentes des automobilistes et à s’imaginer qu’il faut franchir entièrement à pied le chemin qui nous sépare du lotissement. Comment faudrait il aménager les sites et les lotissements dans ce cas? Après avoir établi un réseau d’après ce principe, il faut se demander quelles liaisons du réseau seront des rues et quelles autres liaisons seront des raccourcis pour les piétons.
Même si l’immeuble est déjà construit, il n’est pas trop tard pour améliorer les liaisons piétonnières. Les piétons prennent presque toujours le chemin le plus court qui s’offre à eux, même s’ils doivent traverser des pelouses et franchir des obstacles. Portez votre attention aux indices comme les parcours informels tracés dans le gazon ou la neige et pensez à installer en permanence des parcours permanents à surface minéralisée pour aménager ces sentiers de moindre résistance.
La connectivité des réseaux de transport actif
Moncton est toujours en train d’aménager son réseau de transport actif (TA), et la conception des bâtiments et des sites est un volet essentiel de la dévoiturisation des déplacements. Moncton réunit plus de 72 kilomètres de sentiers polyvalents et 44 kilomètres de pistes cyclables, et ces chiffres continueront de progresser à mesure que la Ville investit dans de nouvelles infrastructures.
Les nouveaux aménagements intercalaires doivent être pensés pour tirer le meilleur parti possible des infrastructures de TA existantes et planifiées. Il faut aussi prévoir d’établir éventuellement des liaisons de TA qui ne sont pas encore planifiées et s’assurer que la conception des sites n’empêche pas de les intégrer à l’avenir. Dans le même temps, les nouveaux lotissements devraient comprendre des infrastructures de TA qui assurent ensuite une liaison directe et efficiente avec le reste du réseau de transport actif afin d’offrir aux piétons et aux cyclistes une expérience fluide. Plus la liaison est pratique, plus les usagers du TA se sentiront en sécurité, et plus il est probable qu’ils fassent appel au réseau. Cette affirmation se vérifie en particulier s’ils habitent à moins de 2 kilomètres à pied et dans un rayon de 2 à 5 kilomètres à vélo de l’endroit où ils travaillent, étudient, font leurs emplettes ou se divertissent.
Le stationnement des vélos
S’il est adéquat, sécuritaire et pratique, le stationnement des vélos encourage les résidents à se déplacer à vélo au lieu de prendre la voiture. Autrement dit :
La quantité et l’accessibilité des places de stationnement des vélos
Le vélo est l’occasion de remplacer bien des déplacements en voiture, et les places de stationnement des vélos occupent une fraction de l’espace des places de stationnement des voitures. L’Arrêté de zonage prévoit un minimum obligatoire de places de stationnement relativement peu nombreuses pour les vélos. Or, les grands projets d’aménagement, surtout ceux qui prévoient d’importants terrains de stationnement, comprennent une superficie permettant d’offrir des places de stationnement beaucoup plus nombreuses pour les vélos, plutôt que trois ou quatre places de stationnement pour les voitures.
Même si les vélos prennent moins de place que les voitures, il faut toujours prévoir suffisamment de place pour permettre aux cyclistes d’y avoir facilement accès. Ces derniers doivent pouvoir manœuvrer facilement leurs vélos pour les garer dans les places de stationnement et en sortir, de même que pour verrouiller leurs vélos.
La sécurité des places de stationnement de courte durée pour les vélos
Les places de stationnement de courte durée pour les vélos devraient être dotées d’un potelet ou d’une fixation solidement arrimés au sol ou à un bâtiment, pour permettre de verrouiller les vélos sur la charpente à l’aide d’un cadenas en U de 20 centimètres (8 pouces). Les places de stationnement bien aménagées permettent d’appuyer le cadre du vélo sur la fixation à laquelle il est verrouillé. Cependant, les supports à vélos qui fixent le vélo à la roue sont appelés dérisoirement des « supports pince roues » et n’assurent pas l’appui nécessaire ou n’offrent pas des points de verrouillage sécuritaires.
Ce qu’il ne fait pas faire : Ce support à vélos du type « support pince roues » ne permet de verrouiller que la roue du vélo, ce qui peut facilement endommager le vélo, en plus d’empêcher d’en verrouiller le châssis. Il faut éviter ce type de support à vélos.
La visibilité des places de stationnement des vélos
Les zones de stationnement de courte durée pour les vélos (par exemple, celles qui sont destinées aux clients d’un restaurant ou d’un magasin) devraient être implantées à des endroits où on peut facilement les apercevoir depuis la rue ou dans un immeuble. Ces zones doivent être bien éclairées la nuit et être idéalement aménagées non loin de l’entrée principale.
La protection contre la pluie et la neige
Les zones de stationnement des vélos en plein air doivent être dotées d’un auvent afin de protéger les vélos contre la pluie et la neige (et de garder au sec les bancs des vélos).
Le dégagement et le nivellement de l’accès aux places de stationnement des vélos
Les cyclistes ne devraient pas à avoir à franchir des escaliers pentus ou d’importantes variations du niveau du sol pour avoir accès aux zones de stationnement des vélos. Les places de stationnement aménagées dans un garage doivent être implantées au niveau le plus proche du sol. Si les places de stationnement des vélos sont implantées au dessus ou en deçà du niveau du sol, une rampe à vélos peu profonde permet d’y avoir plus facilement accès, en veillant à ce que le parcours à franchir soit assez large pour éviter les coins.
Cet escalier, qui mène à la salle de stationnement des vélos au sous sol, est suffisamment peu profond pour faciliter l’accès et est assez large pour permettre aux utilisateurs de tourner facilement les coins. La rampe à vélos du milieu de l’escalier permet de faire rouler le vélo sans à coups pour monter et descendre l’escalier avec un minimum d’effort.
Le stationnement de longue durée des vélos
Les principes du stationnement des vélos s’appliquent essentiellement au stationnement de courte durée (généralement à raison de deux heures à la fois) ou de longue durée. Il faut toutefois prévoir, dans l’aménagement des immeubles de bureaux comme des immeubles institutionnels, professionnels et résidentiels, des places de stationnement de longue durée, qui donnent lieu à certaines considérations légèrement différentes.
Pour les places de stationnement de longue durée, on peut consentir des compromis entre la facilité des conditions d’accès et la sécurité : certaines places ne sont accessibles qu’à certaines heures du jour, et le vélo est hors du champ de vision de l’utilisateur pendant certaines heures, ce qui augmente le risque de vol ou de vandalisme.
Il faut améliorer la sécurité en faisant appel à certains moyens, à savoir :
- aménager les places de stationnement des vélos à l’intérieur du bâtiment principal ou dans un bâtiment accessoire; autoriser le rangement des vélos en intérieur réduit au minimum le risque de vol d’occasion;
- aménager des parcs à vélos : on peut rehausser la sécurité en prévoyant une zone clôturée dont l’accès est contrôlé (par exemple grâce à une serrure électronique ou à un autre moyen de verrouillage dont seuls les usagers du bâtiment ont les clés ou les codes);
- les cases à vélo individuelles représentent l’option la plus sécuritaire.
Les parcs à vélos avec supports à l’intérieur d’une clôture dont l’accès est contrôlé offrent à long terme une excellente sécurité pour les navetteurs et les autres cyclistes qui doivent laisser leurs vélos hors de leur champ de vision pendant plusieurs heures à la fois. Notez aussi les supports à anneaux installés à l’extérieur du parc à vélos et mieux adaptés au stationnement de courte durée.
Les infrastructures de stationnement des voitures
Malheureusement, l’aménagement des villes modernes rend inévitable un certain nombre de déplacements en voiture, et trop souvent, on réagit à cette réalité en priorisant l’accès automobile par rapport à la quasi totalité des moyens de déplacement concurrents. Dans le même temps, le nombre excessif de places de stationnement peut en fait avoir pour effet d’accroître l’achalandage automobile, en encourageant les gens à prendre la voiture alors qu’ils se déplaceraient normalement à pied, à vélo ou dans les transports en commun.
Le redimensionnement des terrains de stationnement
Dans bien des projets d’aménagement, on surestime la demande essentielle de places de stationnement et on prévoit le plus grand nombre de places de stationnement qu’on peut aménager sur les terrains. C’est ce qui explique que des places de stationnement soient inutilisées la plupart du temps. Sur les terrains des immeubles à logements multiples, il y a en moyenne beaucoup moins de voitures par logement que sur les terrains des logements de plain pied comme les maisons unifamiliales ou les maisons en rangée. Dans les immeubles d’appartements des centres villes, il n’y a en moyenne que six véhicules par groupe de dix logements , et les places de stationnement supplémentaires représentent souvent des coûts qu’on ne peut pas amortir. Il faut évaluer attentivement le taux réel d’utilisation des places de stationnement dans le secteur et calculer le nombre correspondant de places (le plus exactement possible).
Les places de stationnement compactes sur les sites privilégiés
Les voitures compactes émettent environ un tiers d’émissions de GES de moins qu’un grand camion utilitaire ou VUS. Un certain nombre de places de stationnement de moindre superficie et réservées aux voitures compactes peuvent être aménagées le plus près possible de l’entrée des bâtiments, alors que les places de stationnement des camions peuvent l’être à la périphérie du terrain de stationnement.
Les places de stationnement adaptées à la recharge des véhicules électriques sur les sites privilégiés
Les véhicules électriques ne sont pas encore nombreux au Nouveau‑Brunswick (il y en avait environ 2 500 sur la route en date de décembre 2022); or, la situation pourrait évoluer au fil du temps. En aménageant des places de stationnement adaptées aux véhicules électriques et non loin de l’entrée principale des bâtiments et en prévoyant le câblage pour l’installation des bornes de recharge, on encourage et récompense les automobilistes qui jettent leur dévolu sur ces véhicules plus climatobienveillants. Il faut s’attendre à ce que dans la plupart des cas, les véhicules électriques soient rechargés dans les habitations. Il est beaucoup plus facile et moins cher de construire d’abord un terrain de stationnement adapté aux véhicules électriques, au lieu de réaménager plus tard un terrain de stationnement existant.
Borne de recharge de niveau 2 pour les véhicules électriques. Ces bornes de recharge moyenne n’occupent pas beaucoup de place et permettent de recharger en quelques heures les batteries des véhicules électriques.
L’aménagement des places de stationnement derrière les bâtiments
Il ne faudrait pas aménager les places de stationnement, surtout les vastes terrains de stationnement, entre le bâtiment et la rue. Les terrains de stationnement attenants à la chaussée dégradent l’environnement piétonnier et obligent les piétons à franchir les terrains de stationnement pour se rendre dans les immeubles, ce qui donne une raison de plus de prendre la voiture au lieu de se déplacer dans les transports en commun ou à pied.
Ce n’est pas seulement pour le centre ville
Nombre de ces lignes de conduite sont couramment associées à l’aménagement du centre ville. La conception des infrastructures adaptées aux piétons et aux transports en commun dans le centre ville est un effet secondaire naturel de sa vétusté et de sa situation géographique; or, cette conception est appropriée et nécessaire partout. Le fait que ce style d’aménagement se trouve essentiellement au centre ville s’explique par l’aménagement de ce secteur à l’époque où on ne se déplaçait pas en voiture!
Les économies d’énergie dans les immeubles
Le secteur du bâtiment est l’autre facteur majeur de production des émissions de gaz à effet de serre; il s’agit de l’énergie consommée par les bâtiments mêmes.
Le chauffage des locaux
Le chauffage des locaux
Le chauffage des locaux est particulièrement important pour deux raisons. Premièrement, il représente 64 % de la consommation d’énergie dans les logements, ce qui est supérieur à la consommation des électroménagers, du chauffe eau et de l’éclairage réunis. (Le chauffage des locaux est aussi le premier facteur de consommation de l’énergie dans les immeubles commerciaux et institutionnels, soit une part de 54 % dans la consommation de l’énergie .)
Deuxièmement, au Nouveau‑Brunswick, la plupart des habitations sont chauffées grâce à des générateurs de chaleur à résistances électriques. En hiver, le réseau d’électricité de cette province doit mettre en service des centrales de production thermique à fortes prépondérances en carbone pour répondre au surcroît de la demande. C’est pourquoi il est essentiel de réduire l’énergie à consommer pour chauffer les habitations.
Plusieurs facteurs peuvent influer sur la demande d’énergie dans le chauffage des locaux.
La taille des logements
En données constantes, les petits logements consomment moins d’énergie que les grands logements. Construire des logements plus compacts, c’est non seulement réduire leur empreinte énergétique, mais aussi augmenter l’offre de logements moins vastes, plus abordables et absolument nécessaires.
La typologie des logements
La typologie regroupe les habitations unifamiliales, les habitations en rangée, les immeubles d’appartements et d’autres formes de logements.
Les immeubles à logements multiples réduisent la demande d’énergie : une grande partie de la chaleur perdue dans un logement vient chauffer un logement voisin (selon le même principe qui veut que les mitaines permettent de mieux réchauffer les doigts que les gants).
Les maisons unifamiliales perdent de la chaleur par les quatre murs, ainsi que par le toit et le sous sol. En revanche, les immeubles d’appartements et les maisons en rangée ont plusieurs murs mitoyens, de sorte que chaque logement vient chauffer les autres logements. C’est pourquoi les appartements consomment en moyenne 38 % moins d’énergie pour se chauffer que les maisons unifamiliales de la même taille.
Le chauffage des immeubles commerciaux et institutionnels
La question du chauffage des immeubles commerciaux et institutionnels est moins simple, car les différents types de bâtiments assurent des fonctions différentes et affrontent des difficultés tout aussi différentes. Cela dit, en moyenne, ces immeubles sont plus énergivores que les immeubles résidentiels quand il s’agit de les chauffer. On peut miser sur certaines pratiques dans les types courants d’immeubles commerciaux :
- Les grands immeubles commerciaux d’un étage (les « grandes surfaces ») qui dominent le paysage du commerce de détail depuis des dizaines d’années sont presque certainement plus difficiles à chauffer que la plupart des autres configurations. Puisque la chaleur se perd dans l’enveloppe du bâtiment, en données constantes, la demande en chauffage des immeubles et proportionnelle à la superficie des murs et des toits par rapport au volume intérieur. Les immeubles d’un étage ont un ratio sol/enveloppe supérieur à celui des bâtiments de plusieurs étages; dans un immeuble de commerce de détail de 10 000 m2 et d’un étage, il y a 45 % plus d’enveloppes pour perdre de la chaleur que le même immeuble de 10 000 m2 répartis sur trois étages .
- Les immeubles de bureaux dotés de murs rideaux de verre sont également problématiques du point de vue du chauffage; même si les fenêtres très écoénergétiques permettent de réduire les pertes de chaleur, le verre n’est généralement pas un bon isolant. En dotant les immeubles de la fenestration voulue, sans céder au verre la quasi totalité ou la totalité de la façade, on pourrait améliorer les économies de chauffage des bâtiments.
Les thermopompes
Au Nouveau‑Brunswick, la plupart des habitations sont chauffées directement grâce à des générateurs de chaleur à résistances électriques (souvent appelés « plinthes électriques »). Malheureusement, il s’agit d’un moyen très énergivore de produire de l’air chaud. Les thermopompes consomment aussi de l’électricité; or, au lieu de simplement transformer le courant électrique directement en chaleur, elles extraient la chaleur dans l’air ambiant, la concentrent et produisent de l’air chaud dans les habitations. Les thermopompes produisent ainsi la même quantité de chaleur en consommant peu d’électricité et en produisant peu d’émissions de GES.
Souvent, les petites thermopompes « murales » ne sont pas assez puissantes pour faire tout le travail. Or, leur installation permet de réduire la quantité globale d’électricité servant à chauffer les habitations. Ces petits appareils de climatisation à fixation murale permettent aussi d’extraire la chaleur des habitations en été et servent de climatiseurs lorsqu’il faut rafraîchir ces habitations.
Ce petit modèle de thermopompe « mural » chauffe les locaux sans consommer trop d’énergie en hiver et sert de climatiseur en été.
L’isolation et l’enveloppe des bâtiments
À l’heure actuelle au Nouveau‑Brunswick, les grands immeubles doivent respecter le Code national de l’énergie pour les bâtiments 2011, alors que les petits immeubles (qui relèvent de la partie 9 du Code) sont toujours régis par le Code national du bâtiment. Or, on en a publié deux versions récentes (soit le CNÉB de 2017 et celui de 2020). Dans son plan climatique , le gouvernement du Nouveau‑Brunswick s’engage à adopter les nouvelles versions du Code national de l’énergie pour les bâtiments dans les 18 mois de leur publication. Ainsi, malgré le retard dans l’adoption des versions les plus récentes du Code, les constructeurs doivent s’attendre à appliquer, dans le proche avenir, des normes d’économie d’énergie plus rigoureuses. En construisant volontairement, dès aujourd’hui, les bâtiments selon ces normes plus rigoureuses du Code national de l’énergie, on améliore le rendement énergétique des immeubles neufs, et on permet aux constructeurs de se familiariser avec les nouvelles règles avant qu’elles deviennent obligatoires.
Construire des immeubles « carboneutres », c’est généralement réduire le plus possible l’énergie extérieure nécessaire pour exploiter les bâtiments, tout en assurant l’appoint en faisant appel aux sources d’énergie renouvelables du site. Selon le Plan énergétique et de réduction des émissions de la collectivité (PEREC) de Moncton, les immeubles neufs doivent être construits selon les normes de « préparation à la carboneutralité » à partir de 2030. Le PEREC définit ces normes comme suit :
Demande d’énergie pour le chauffage (IDET) | Demande globale d’énergie (IUE) | |
Immeubles résidentiels | =< 35 kWh/m2 | =< 75 kWh/m2 |
Immeubles non résidentiels | =< 25 kWh/m2 | =< 65 kWh/ m2 |
La modélisation réalisée par le Conseil national de recherches Canada pendant la rédaction du CNÉB 2020 permet de constater que ces normes peuvent généralement s’appliquer dans le climat de Moncton pour les bâtiments du palier 4 du Code national de l’énergie pour les bâtiments 2017. Ce qui est sans doute étonnant, c’est que la modélisation du Conseil national de recherches Canada permet de constater que le surcoût à engager pour les bâtiments du palier 4 est minime : pour la plupart des types de bâtiments, il faut compter un supplément de 3 % à 8 % par rapport à la norme de base du CNÉB 2017. Effectivement, pour certains types de bâtiments, les immeubles plus économes d’énergie reviennent effectivement moins chers, essentiellement en raison de la moindre fenestration.
La norme internationale Maison passive est encore plus ambitieuse : elle prévoit, pour le chauffage des locaux, une demande maximale de 15 kWh par an — soit à peine plus d’un dixième de la demande d’une maison unifamiliale canadienne typique. Pour avoir accès à ces économies extrêmes, on s’en remet, dans l’aménagement des maisons passives, à des enveloppes de bâtiment simples et étanches à l’air, à des valeurs d’isolation élevées, à des fenêtres très économes d’énergie et à la récupération de la chaleur dans les systèmes d’aération. Toutefois, comme dans le CNÉB, l’application de la norme Maison passive n’augmente guère les coûts; sept estimations établissent le surcoût à un supplément compris entre 7 % et 15 % . Il va aussi de soi qu’il faut pondérer, par rapport à ce surcoût initial relativement modeste, les économies d’énergie considérables réalisées sur la durée utile des bâtiments.
Les autres incidences climatiques
La climatisation des locaux
À l’heure actuelle, une grande partie du ravitaillement en électricité du Nouveau‑Brunswick durant l’été provient de sources non émettrices, soit essentiellement l’énergie nucléaire et l’énergie hydroélectrique. Les centrales de charbon et les centrales au mazout sont davantage sollicitées en hiver pour répondre au surcroît de la demande de chauffage.
Cependant, dans les années à venir, en raison de l’avènement des véhicules électriques et de la transition menée par les utilisateurs industriels et les autres consommateurs d’énergie qui délaissent les combustibles fossiles, la demande d’énergie imposée au réseau d’électricité est appelée à augmenter. Il revient beaucoup plus cher d’augmenter la capacité de production d’énergie propre que d’utiliser plus économiquement l’énergie déjà produite (ce qu’il faudra faire de toute manière; or, il est préférable que la capacité à installer soit moindre!). C’est pourquoi tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour limiter les besoins en climatisation augmentera dans le réseau l’importance de la marge de manœuvre dont nous disposons dans la consommation des énergies propres, ce qui permettra entre autres de recharger les véhicules électriques.
Il est plus d’actualité de gérer la demande en climatisation dans les immeubles commerciaux, qui sont généralement plus énergivores et dans lesquels la climatisation des locaux intervient pour 4,5 % dans la demande d’énergie par rapport aux immeubles résidentiels, dans lesquels la climatisation ne représente que 1,6 % de la demande. Dans tous les cas, les mesures évoquées ci dessus pour le chauffage des locaux permettent aussi de réduire la demande d’énergie consacrée à la climatisation.
Voici d’autres mesures permettant de réduire la demande de climatisation.
Les toits verts
Les toits verts sont essentiellement constitués de pelouses ou de jardins aménagés sur la toiture des immeubles. Les images populaires des toits verts représentent des jardins ou des parcs aménagés sur les toitures et qui ont vocation à servir d’aires d’agrément. C’est certainement un bon moyen d’atteindre l’objectif. Toutefois, les toits verts plus simples et moins chers ne sont pas destinés à être accessibles à intervalles réguliers : ils servent simplement à couvrir la toiture de végétaux simples et rustiques et de sols pour les faire pousser. Les végétaux absorbent les rayons du soleil au lieu de les laisser chauffer les immeubles; ils permettent aussi de maîtriser le ruissellement des eaux pluviales, ce qui constitue une autre considération importante, puisque les dérèglements du climat sont appelés à produire des précipitations plus sévères.
Les toits verts sont dotés d’une couche de végétation qui permet d’absorber et de maîtriser le ruissellement des eaux pluviales, en plus de réduire la demande de chauffage et de climatisation des immeubles. On peut concevoir les toits verts pour qu’ils soient accessibles et pour qu’ils servent d’aires d’agrément ou pour qu’ils puissent rester inaccessibles.
Les toits blancs
Repeindre simplement le toit en blanc ou utiliser un matériau de toiture de couleur pâle permet de réduire la demande de climatisation en été; par rapport à l’asphalte noir typique utilisée dans les toitures classiques, les couleurs pâles réfléchissent les rayons du soleil au lieu de les absorber et de les transformer en chaleur. Les toits blancs ont aussi l’avantage d’être relativement simples et moins chers à installer, puisqu’ils n’ont pas besoin de la solidité structurelle supplémentaire ni de l’ingénierie nécessaire pour un toit vert ou une toiture solaire.
Les toits verts et les toits blancs sont particulièrement utiles dans les immeubles d’un étage dont la superficie au sol est vaste, par exemple les immeubles industriels ou les grands établissements du commerce de détail. Dans ces immeubles, le ratio de la superficie de la toiture par rapport à la superficie intérieure est très élevé; les toitures classiques en bardeaux d’asphalte sont très susceptibles d’absorber la chaleur en été.
Les toits à panneaux solaires photovoltaïques et les systèmes de chauffe-eau solaires
Le montage de panneaux solaires sur la toiture des immeubles offre un double avantage : ils empêchent les rayons du soleil de chauffer la surface de la toiture et ils chauffent les immeubles en produisant de l’électricité. À l’heure actuelle, les parcs solaires de moindre envergure ne peuvent faire appel qu’au « mesurage net », selon lequel l’électricité produite par un parc solaire est reprise dans le réseau; sa valeur est alors soustraite des frais dans l’ensemble de la consommation d’électricité des bâtiments.
Le réseau d’électricité de la province permet d’aménager des parcs solaires de plus grande envergure, selon les programmes en vigueur. Dans la gestion à grande échelle des énergies renouvelables, tout l’art consiste à les intégrer dans un réseau de distribution qui n’est pas adapté à ces énergies. Or, dans la modernisation du réseau d’électricité, Énergie NB devrait offrir, aux promoteurs des projets recevables, des accords d’achat d’énergie. Nous recommandons au lecteur de rester au fait des programmes offerts par Énergie NB : les recettes apportées par l’aménagement d’un parc solaire sur votre toiture ou le montage d’un parc dans votre terrain de stationnement pourraient être substantielles.
Le chauffe eau solaire domestique (CESD) est un autre moyen d’économiser l’énergie : grâce à ce chauffe eau, l’énergie du soleil est captée pour chauffer l’eau. Se servir du soleil pour chauffer l’eau offre dans bien des cas les mêmes avantages que les panneaux photovoltaïques; il s’agit toutefois d’un moyen plus simple, car il transporte la chaleur directement dans le circuit d’eau du bâtiment, au lieu de transporter l’électricité jusqu’au réseau, où elle est souvent utilisée pour ensuite chauffer les locaux ou l’eau.
Il faut orienter les parcs solaires dans le sens sud, à un angle d’environ 45 degrés. Avant d’installer un parc solaire, il est essentiel de vérifier le zonage et les autres règlements sur l’aménagement du territoire pour les terrains des environs, afin de s’assurer que personne ne construira d’immeuble de grande hauteur qui bloquera le soleil!
Le paysagement et les arbres
Les arbres feuillus plantés du côté sud, est ou ouest du bâtiment produisent de l’ombre en été sans faire obstacle aux rayons du soleil en hiver lorsqu’ils sont dépouillés de leurs feuilles. En revanche, les conifères plantés du côté nord ou nord ouest du bâtiment le protègent contre les vents dominants et réduisent les pertes de chaleur durant l’hiver.
La réduction des surfaces asphaltées
Les revêtements asphaltés produisent de la chaleur en été : ils créent un effet d’îlot thermique qui devient beaucoup plus chaud que la plupart des zones végétalisées comme les parcs. Cet effet d’îlot de chaleur augmente la demande en climatisation dans les immeubles des environs. Minorer la superficie des terrains qui sont revêtus essentiellement de matériaux foncés comme l’asphalte permet de réduire la chaleur et la consommation de l’énergie dans l’ensemble. Dans les cas où il faut faire appel à un type de revêtement en particulier, les pavés de couleur pâle absorbent moins de chaleur et permettent de maîtriser l’effet d’îlot de chaleur.
Réduire la superficie des surfaces asphaltées permet aussi de gérer le ruissellement des eaux pluviales et de réduire le risque d’inondation.
Les auvents, les abris et les arbres sur les surfaces asphaltées
S’il faut asphalter un vaste terrain de stationnement, on peut maîtriser l’effet d’îlot de chaleur en le surmontant d’un auvent de couleur pâle pour réfléchir les rayons du soleil et réduire la quantité de chaleur produite par le revêtement. (Les auvents permettent aussi d’empêcher que les passages piétons soient enneigés et constituent généralement des abris pour les piétons qui traversent le site.) Les auvents qui surmontent les terrains de stationnement offrent aussi l’occasion d’installer des panneaux solaires photovoltaïques pour recharger les véhicules électriques. Il faut toutefois noter que pour des raisons d’esthétique urbaine, il n’est pas permis de construire d’auvents pour les voitures en hiver dans les voies d’accès individuelles.
Les arbres permettent aussi de réduire l’effet d’îlot de chaleur, qui est particulièrement prononcé dans les terrains de stationnement. Les vastes terrains de stationnement doivent aussi être dotés de différents îlots de paysagement assez grands pour permettre de planter au moins un arbre. Ces îlots doivent avoir une superficie suffisante pour favoriser la croissance des arbres et protéger les réseaux racinaires. Toutefois, l’étude et l’exploitation du terrain de stationnement doivent viser à protéger la santé des arbres à long terme. Les îlots d’arbres ne doivent pas servir à remiser la neige, qui tue rapidement, avec les sels de voirie, les jeunes arbres et qui nuit aux arbres plus matures.
Les autres consommateurs d’énergie dans les immeubles
L’éclairage
Surtout dans les immeubles commerciaux et industriels, mais aussi dans les habitations, l’éclairage est un grand consommateur d’électricité. Les ampoules incandescentes traditionnelles sont très peu économes d’énergie : du point de vue de la consommation d’énergie, l’éclairage qu’elles produisent est littéralement un effet secondaire de la chaleur qu’elles génèrent. Les technologies nettement supérieures comme la DEL (diode électroluminescente), qui consomment relativement peu d’énergie pour produire directement l’éclairage, sont beaucoup plus économes d’énergie et moins productives de GES.
Les autres répercussions environnementales
Jusqu’à maintenant, nous nous sommes consacrés aux aspects des bâtiments et des travaux d’aménagement qui permettent essentiellement d’enrayer les dérèglements climatiques, puisque l’envergure et l’urgence de cet enjeu justifient qu’on en fasse état dans les moindres détails.
Il y a toutefois un certain nombre d’autres améliorations environnementales que l’on peut et doit intégrer dans les nouveaux projets d’aménagement, à la condition de ne pas empêcher de réduire comme il se doit les émissions de gaz à effet de serre.
La gestion des eaux pluviales et des eaux de fonte
Les inondations pourraient très bien constituer les répercussions environnementales les plus impérieuses que doit affronter Moncton, d’autant plus que la modélisation climatique laisse entendre que cette ville subira :
- des précipitations plus intensives : il tombera en peu de temps plus de pluie que ce qu’il tombait typiquement auparavant;
- plus de précipitations de pluie que de neige, puisqu’une partie de ce qui constituait auparavant un hiver enneigé est désormais assez chaude pour qu’il pleuve au lieu de neiger;
- un réchauffement des températures qui tournent plus souvent autour du point de congélation, ce qui donne lieu à des chutes de neige qui commencent à fondre en l’espace de quelques jours avant de geler à nouveau.
Ces tendances sont accentuées par les sols argileux de Moncton, qui absorbent l’eau plus lentement et les autres types de sols. Dans l’ensemble, il faudra donc mieux maîtriser et limiter les courants d’eaux pluviales et d’eaux de fonte qui proviennent des bâtiments ou des sites dans certaines périodes.
Réduire les surfaces imperméables
Normalement, lorsqu’il pleut ou que la neige fond, une grande quantité d’eau est absorbée dans le sol. Toutefois, dans la ville, les surfaces minéralisées comme l’asphalte, le béton et les toits ne laissent pas passer l’eau. Cette eau doit se frayer un chemin, et s’il y en a beaucoup, elle peut causer des inondations localisées.
Bien calculer la superficie des terrains de stationnement (cf. la section 1 ci dessus) est un moyen de réduire l’asphaltage excessif.
Les voies d’accès à bandes de roulement
Dans le cas des maisons unifamiliales, des habitations jumelées et des autres types d’habitations dans lesquelles chaque habitation a sa propre voie d’accès ou entrée de cour, les voies d’accès à bandes de roulement permettent de réduire considérablement la superficie de la surface asphaltée. Au lieu d’asphalter toute une bande de terrain de la largeur d’une voiture, une voie d’accès à bande de roulement permet d’aménager seulement deux bandes minéralisées selon la largeur de l’empattement de la voiture; le reste de la voie d’accès peut rester en gravier, en gazon ou être végétalisé en faisant appel à un gazon qui pousse lentement.
Les citernes pluviales
Comme leur nom l’indique, les citernes pluviales sont des barils placés sous le tuyau de descente pluviale du toit pour recueillir les eaux de pluie. On propose souvent d’installer des citernes pluviales pour capter les eaux de pluie afin d’arroser les pelouses et les jardins, au lieu d’utiliser l’eau du robinet. On peut ainsi en récolter les bienfaits environnementaux puisqu’il faut de l’énergie pour purifier et pomper l’eau potable et que les végétaux n’ont pas besoin d’eau d’aussi bonne qualité. Toutefois, le grand avantage pour Moncton pourrait consister à capter les eaux de ruissellement dans les épisodes de fortes précipitations lorsqu’il tombe beaucoup d’eau de pluie à la fois, ce qui peut produire des inondations lorsque les eaux tombent du toit. Quel que soit votre point de vue, la citerne pluviale n'est pas une mauvaise idée. Il suffit de vous assurer d’éviter les flaques d’eau dans les zones exposées, en faisant appel à un modèle de citerne fermée et en bloquant toutes les ouvertures grâce à une moustiquaire de 0,15 cm (1/16e de po) de maillage .
Les jardins de pluie, les bassins naturisés de rétention des eaux pluviales et les sablières
Dans les cas où le terrain est assez vaste, on peut en partie gérer les eaux pluviales en aménageant un jardin de pluie, dans une zone abaissée et végétalisée du terrain destinée à assurer une partie du drainage du site. Une partie des eaux pluviales du site est alors absorbée par la végétation, au lieu de se déverser dans les collecteurs d’eaux pluviales traditionnels de la Ville. La végétation permet de dépolluer les eaux pluviales de ruissellement. À l’échelle du lotissement, les bassins naturisés de rétention des eaux pluviales sont plus vastes et constituent des versions biologiquement plus complexes des jardins de pluie.
Même quand le terrain n’est pas vaste, lorsqu’il n’y a pas suffisamment de place pour aménager un jardin de pluie complet, prévoir un point creux sur le lot et le remplir de sable ou de sol sablonneux permettent à l’eau de s’infiltrer plus rapidement qu’elle le ferait dans les sols argileux habituels de Moncton. Il s’agit d’un moyen économique de prévenir ou de réduire, dans certains cas, les inondations de surface qui se produisent normalement après des précipitations exceptionnellement fortes.
Le bassin naturisé de rétention des eaux pluviales fait appel à la végétation pour capter et filtrer les eaux de ruissellement des lotissements ou des sites d’aménagement. Le bassin ainsi aménagé s’apparente à un plan d’eau naturel; il offre un habitat à la faune et améliore l’attrait des quartiers par rapport aux bassins secs classiques.
Les matériaux recyclés et récupérés et leur réutilisation
L’énergie intrinsèque des bâtiments comprend l’énergie qui entre dans la fabrication des matériaux qui ont servi à les construire. Lorsqu’on démolit un bâtiment, l’énergie et les ressources intégrées sont perdues. Une grande partie des matériaux enfouis dans les décharges publiques est constituée de déchets de construction ou de démolition. Si beaucoup de ces matériaux sont trop dégradés pour être réutilisés, certains peuvent être récupérés et réutilisés dans les immeubles neufs. Cette affirmation se vérifie en particulier dans les matériaux comme les parquets en bois franc et les autres matériaux courants il y a des dizaines d’années, mais aujourd’hui devenus plus rares ou plus chers. On a l’occasion de réutiliser ces matériaux dans la construction des immeubles neufs.
Néanmoins, il est trop difficile de réutiliser les nombreux matériaux de démolition des vieux bâtiments puisqu’on ne s’est par préoccupé à l’origine, dans leur étude et leur construction, des moyens qui permettraient finalement de les déconstruire. Les immeubles neufs offrent l’occasion de planifier finalement leur déconstruction et de prévoir de réutiliser, dans les immeubles projetés, le plus grand nombre de matériaux possible. Un modèle d’étude qui prévoit tout le cycle de la durée utile des bâtiments, ainsi que sa démolition ou sa déconstruction, offre l’occasion d’économiser pendant longtemps l’énergie et les ressources.
La collecte et le tri des déchets
La séparation des déchets
Les raisons de séparer vos déchets sont nombreuses :
- vous pouvez recycler les matières précieuses ou utiles comme le papier, les métaux et certains plastiques;
- vous pouvez réduire l’impact de la production d’un plus grand nombre de ces matières à partir de rien;
- vous pouvez composter les aliments et les déchets de jardinage.
Ce sont d’excellentes raisons. Or, ce ne sont pas les seules! Les décharges publiques sont financièrement onéreuses et prennent beaucoup de place. Plus nous pouvons éviter d’enfouir des matières dans les décharges publiques, moins ces décharges coûtent cher et plus elles durent longtemps avant d’avoir à en aménager de nouvelles. Et si on enfouit moins de matières dans les décharges publiques, on produit aussi moins de lixiviats et de gaz d’enfouissement, ce qui facilite la gestion de ces décharges et ce qui réduit notre empreinte carbone.
De même, les différents types de déchets se décomposent de différentes manières à la longue. En évitant de regrouper tous les déchets dans la même décharge publique, on peut aussi traiter, en faisant appel aux moyens les plus économiques, les différents types de déchets. Par exemple, il est utile d’isoler les plastiques par rapport à tous les autres déchets, car la décomposition des plastiques donne des produits plus toxiques que les déchets de cuisine par exemple. Séparer les déchets consiste donc essentiellement à mettre en quarantaine différents types de déchets et à traiter chaque type de déchets en faisant appel au moyen le plus approprié, comme on le fait dans le recyclage ou le compostage.
Eco360 offre des services de gestion des déchets dans le Sud Est du Nouveau‑Brunswick. La clientèle des zones résidentielles connaît déjà le réseau de collecte réparti en trois volets (sacs verts pour les matières organiques, sacs bleus pour les matières recyclables et sacs transparents pour les déchets). Toutefois, les immeubles à logements multiples, ainsi que les immeubles industriels, commerciaux et institutionnels peuvent aussi participer à ce programme de tri des déchets. Ils peuvent le faire de leur plein gré; on les encourage toutefois à le faire en offrant des frais d’élimination moindres pour les matières recyclables et les déchets organiques triés.
Pour contacter Eco360
Eco360 souhaite que vous participiez à l’effort de séparation des déchets dans les immeubles à logements multiples et ICI (industriels, commerciaux et institutionnels). Chaque site a des besoins différents. Eco360 travaille toutefois en collaboration avec vous et avec l’entreprise qui transporte vos déchets afin d’adopter des solutions qui donnent les meilleurs résultats. Vous pouvez joindre Eco360 sur son site Web, par courriel (reception [at] nbse.ca (reception[at]nbse[dot]ca)) ou par téléphone (506-877-040).
Prévoyez suffisamment d’espace pour les différents bacs à déchets
Il est plus probable qu’une zone bien pensée pour le remisage des déchets soit utilisée à bon escient. Il est essentiel que les résidents et les employés y aient facilement accès. Il en va de même des moyens pris pour abriter et entretenir la zone de rangement des déchets pour qu’elle reste accessible après les chutes de neige.
Aménager des parcours adaptés aux déplacements
Les parcours dégagés, de niveau et minéralisés entre la zone de remisage et la zone de collecte facilitent la saine gestion des déchets. Il est particulièrement important d’aménager ces parcours pour qu’ils soient de niveau pour les bacs de type benne à ordures.
Les panneaux indicateurs et les instructions
Il est important de s’assurer que les utilisateurs savent dans quel bac il faut déposer les déchets. De plus, en demandant aux utilisateurs de défaire et d’aplatir les boîtes de carton avant de les recycler, on peut utiliser plus judicieusement le bac de collecte et éviter qu’il déborde. Eco360 peut vous aider à concevoir des panneaux indicateurs clairs et efficaces pour votre immeuble et offre de l’information et de la formation aux résidents et aux employés.
Le bac de bouteilles et de cannettes de boissons
Au Nouveau‑Brunswick, la plupart des bouteilles et des cannettes de boissons (dont les bouteilles de vin et de bière, les cannettes de soda et les bouteilles de jus) sont consignées, et on peut les rapporter pour se faire rembourser les frais de consigne. Les résidents conservent souvent ces bouteilles et cannettes pour s’en faire rembourser la consigne ou les déposent sur le bord de la rue pour les faire ramasser par des tiers. Si les résidents ou les employés mettent en commun les recettes de remboursement de la consigne pour s’en servir collectivement, il est judicieux de prévoir de la place pour ranger ces bouteilles et cannettes avant de s’en faire rembourser les frais de consigne. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, prévoir une zone facile d’accès depuis la rue et dans laquelle vous pouvez déposer ces bouteilles et cannettes pour que ceux qui souhaitent le faire puissent les ramasser facilement.
Eco360 traite aussi tous les contenants à boissons qui ne sont pas en verre pour les recycler dans le volet courant des matières recyclables.
Les boîtes de dons du réseau Freecycle
On finit par jeter une grande quantité d’articles en parfait état simplement parce que leur propriétaire n’en veut plus. Malheureusement, on ne peut généralement pas recycler la plupart des biens de consommation, dont les vêtements, les meubles et les électroménagers, qui aboutissent dans les décharges publiques lorsqu’on les a mis aux ordures.
Installer une boîte consacrée aux dons destinés au réseau « Freecycle », dans laquelle les résidents peuvent déposer les livres, les vêtements et les autres articles à ramasser par tous ceux et celles qui en veulent est un bon moyen d’éviter de les jeter aux ordures si vous avez les ressources nécessaires pour les gérer. Choisir un espace dans une zone commune en intérieur ou abriter sous un auvent les zones Freecycle en extérieur permet aussi de s’assurer que ces articles ne seront pas ruinés par les prochaines précipitations. Les boîtes du réseau Freecycle sont très utiles dans les immeubles d’appartements, dans lesquels les résidents ont moins de place pour remiser les déchets et sont moins susceptibles d’avoir des voitures pour livrer, dans le centre de dons le plus proche, les articles qu’ils ne veulent plus.
La conservation de l’eau
De nombreuses normes et de nombreux systèmes sur les aménagements verts priorisent la conservation de l’eau. Or, la plupart de ces normes et systèmes ont été pensés pour les zones pauvres en eau comme le Sud Ouest des États‑Unis. En somme, il ne faut surtout pas gaspiller l’eau; il faut de l’énergie pour la produire et la distribuer, et en évitant de la gaspiller, on réduit la nécessité d’agrandir les infrastructures qui permettent de la traiter. Il faut cependant donner une priorité différente au contexte du Nouveau‑Brunswick, car certaines mesures promues dans les zones d’extrême rareté de l’eau ne justifient probablement pas les autres complications qui seraient inutiles dans cette province.
Les pommes de douche à faible débit
Les pommes de douches économes d’énergie économisent l’eau; mais surtout, puisqu’on se douche généralement à l’eau chaude, elles permettent aussi d’économiser beaucoup d’énergie. Environ 15 % de l’énergie consommée dans les habitations servent à chauffer l’eau; on peut donc réduire les émissions de GES en améliorant le rendement des douches (et des autres électroménagers consommant de l’eau chaude) dans les immeubles.
Les toilettes à double chasse
Nous ne conseillons pas d’installer des toilettes à faible débit et à simple chasse, soit les toilettes qui réduisent toujours la quantité d’eau utilisée dans la chasse. Il est parfois difficile, dans les toilettes à faible débit, d’éliminer les plus grosses matières solides; compte tenu de la quantité d’eau économisée, il ne vaut sans doute pas la peine d’utiliser les produits chimiques pour débloquer les drains colmatés. Toutefois, les toilettes à double chasse, dotées de manettes ou de boutons de chasse, qui permettent à l’utilisateur de choisir un plus ou moins grand volume d’eau de rinçage, selon ce qu’il faut chasser, sont appropriées.
Ce qui est déconseillé au moment d’écrire ces lignes : le recyclage des eaux grises
Dans certaines lignes de conduite pour l’écologisation des immeubles, on conseille d’utiliser les eaux grises (soit les eaux usées des baignoires, des éviers, des lavabos et des lessiveuses, trop sales pour être potables, mais qui ne constituent pas effectivement l’égout des toilettes) pour arroser les pelouses et les végétaux de potager non comestibles. Toutefois, pour se raccorder aux points de sortie des eaux grises, il faut aménager un réseau de plomberie compliqué, ce qui donne lieu à un risque de refoulement qui peut contaminer le réseau de plomberie de l’eau potable des immeubles. Dans l’ensemble, nous ne considérons pas que l’eau est assez rare, au Nouveau‑Brunswick, pour justifier de réutiliser les eaux grises.
Ce qui est déconseillé au moment d’écrire ces lignes : le xéropaysagisme ou jardinage sans eau
Le xéropaysagisme, c’est le paysagement adapté aux climats secs, en s’en remettant au gravier ou à la pierre, sans végétaux ou presque, ce qui réduit les besoins en arrosage. On fait souvent la promotion du xéropaysagisme dans le Sud Ouest des États‑Unis, d’après les lignes de conduite sur le verdissement des bâtiments. Toutefois, nous ne conseillons pas cette pratique à Moncton : en données constantes, il est préférable d’avoir des végétaux que de ne pas en avoir du tout!
Other strategies
Les fenêtres sécuritaires pour les oiseaux et les chauves souris
Les fenêtres peuvent représenter un danger pour les oiseaux et les chauves souris, qui ne se rendent peut être pas compte de la présence, dans leur parcours de vol, d’un mur plein invisible. On peut donc équiper les fenêtres de motifs gravés, de pellicules adaptées, de revêtements externes et d’autres traitements qui permettent de lancer un indice visuel aux animaux volants pour qu’ils puissent éviter les collisions qui pourraient leur être fatales.
Cependant, les filets, le traitement aux rayons ultraviolets, le verre teinté et les voilages intérieurs comme les tentures ne sont pas conseillés; ces moyens sont inefficaces ou la recherche n’est pas concluante.
Pour limiter la pollution lumineuse
Il est nécessaire, pour assurer la sécurité dans cette ville, de faire appel à l’éclairage en plein air dans une certaine mesure. Toutefois, l’éclairage en plein air excessif dégrade l’environnement humain et nuit (entre autres) au sommeil. Il fragilise aussi l’environnement naturel, en semant la confusion parmi certaines espèces fauniques qui s’en remettent aux indices naturels de l’ensoleillement, du clair de lune et de l’obscurité pour s’accoupler et se nourrir. La pollution lumineuse est parfois omniprésente; on la retrouve surtout dans les zones commerciales, dans lesquelles l’éclairage et la signalétique sont pensés pour être vus de loin, depuis les autoroutes.
L’International Dark-Sky Association (IDA) décrit dans leurs grandes lignes les cinq principes de l’éclairage en plein air judicieux. L’éclairage doit être utile, ciblé, de faible intensité, maîtrisé et faire appel à des couleurs chaudes dans la mesure du possible. L’IDA tient une base de données recherchable de produits d’éclairage certifiés conformes Dark Sky, qui assurent la minoration voulue de l’éblouissement, qui réduisent les intrusions lumineuses et qui permettent de protéger la visibilité du ciel nocturne.
Les solutions distinctes de la pelouse en plaques
La pelouse en plaques est depuis longtemps la solution végétale incontournable comme couvre sol. Or, il faut consommer beaucoup d’énergie, d’eau, d’engrais et de produits chimiques pour veiller à ce que la pelouse reste verte et propre. Dans l’ensemble des répercussions environnementales de l’entretien de la pelouse, le résultat est une monoculture qui ne permet guère d’assurer les services écosystémiques. Voici donc des solutions de rechange :
- Les plantes fixatrices d’azote comme le trèfle. Ces espèces végétales absorbent l’azote dans l’air et la réintègrent dans le sol, au lieu d’obliger à continuer d’épandre des engrais artificiels.
- Les fleurs sauvages et les plantes couvre sol comme le thym sont attrayantes au regard et permettent d’accroître la biodiversité. Elles offrent aussi un habitat aux pollinisateurs comme les abeilles, dont les populations sont de moins en moins nombreuses.
- Le paysagement intensif qui fait par exemple appel aux arbustes et aux arbres. Il n’est pas nécessaire de tondre les végétaux volumétriques plus verticaux comme les arbustes, plus intéressants visuellement et plus présents que la pelouse en plaques.
- Comme nous l’avons mentionné, nous ne conseillons pas le xéropaysagisme à Moncton.
Pelouse de trèfle. Le trèfle offre de nombreux avantages par rapport à la pelouse en plaques.